Seconde naissance : première cuite

Suite de Seconde naissance.

Les téléportations ne réussissaient vraiment pas à Civilian, la première a faillie le rendre fou, la seconde lui aurait fait vomir son petit-déjeuner si elle l'avait prit ce matin - il ne s'est pas encore habitué au sevrage de lait maternelle. Le temps de la téléportation n'avait pas aussi été de tout repos, il lui avait paru durer une éternité, la faisant osciller entre sa personnalité et celle créé par le sort le Merlin.

Elle arriva donc assez groggy dans le pub Londonien se laissant projeter dans les toilettes pour hommes par le vieux soldat. Encore engourdie par le voyage et le coup de Ridley, elle ne fût par très impressionnée par le taureau prêt à lui foncer dessus et resta courbé un court instant pour reprendre son souffle. Elle tenta en même temps de se raccrocher au monde réel, il le fit avec ses nouveaux pouvoirs en déclenchant tout les sèches-mains... un bruit assourdissant en résultat.

Le vieux Ridley, à bout de souffle, ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait. Il appuya ses paumes de chaque côté de sa tête, pour étouffer le bruit dans ses oreilles. Puis il parut percuter et aboya :

"Arrête! Arrête, bon Dieu !"

L'homme à l'Union Flag arrêta le bruit d'un mouvement de main, grillant par la même occasion tout les appareils électroniques de la pièce. Une fumée grise emplit alors les toilettes, preuve d'un combat qui n'avait pas eu lieu.

Après cet acte héroïque, notre capitaine se redressa profitant du souffle, de la jeunesse du corps et du cœur de la femme derrière le masque. Tandis que le champs protecteur lui permettait de se tenir et fier sans risquer de prendre un mauvais coup.

*J'espère qu'il arrête les balles, je n'ai pas envie d'être le héros qui est mort pour avoir mal lu le mode d'emploi.* pensa-t-elle.

D'une voix gutturale et inquisitrice, tel le dieu des toilettes qui demande des comptes aux immondes pêcheurs, elle dit :

"J'ATTENDS DES eXplICATIOns viELLE HOmme ! QUI esT Tuuuuuuu..."

C'était râpé pour l'aspect théâtral, l'électricité et la fumée, qui les entouraient, avaient pour un bon moment déréglé son modificateur de voix.

Elle dit donc de sa voix la mécanique, très agaçante mais c'est ça ou trahir son secret.

"Qui êtes-vous et où et pourquoi on est là ?"

Le nommé Ridley, le dissident qui avait conduit à cet endroit Civilian Electricity, releva la tête, les narines tremblantes. Ses mains se déplacèrent, devant les yeux et le nez.

"Super question de la part d'un type qui porte un masque..."

Son visage forma une moue de dégoût :

"Mon masque, en plus."

Devant l'impatience du costumé, il se corrigea vite :

"Je m'appelle Sid Ridley. Je suis un militaire, au service de sa Majesté. Rejeté du projet Captain Britain il y a des années. On m'a dit que le programme avait été annulé. Je crois que le Royaume-Uni a décidé qu'il avait plus besoin de contrôler un super-espion, qu'un super-héros. Alors ils m'ont viré. Je suppose que c'est cela. Qu'est-ce qui m'empêche de me tuer, maintenant?"

Il resta silencieux quelques instants, puis réagit résolument :

"D'abord, je vais vous en dire plus. Vous m'avez l'air plus héros que barbouze, même si je ne sais pas si je devrais vous faire confiance. Pour répondre à votre première question, on est ici à Point Zero, Greenwich. Un petit café londonien qui a ouvert il y a peu, un bâtiment reconstruit. C'est le point central du MI-13, et de tous les surnaturels du pays. Et on dit que Londres n'est pas le centre du Royaume-Uni. Je suis des Midlands, mais je sais reconnaître un nœud mystique quand j'en vois un. La téléportation magique est un art fragile, et vous avez fait foirer le schmilblick. Par défaut, la magie nous renvoie toujours au point zéro. C'est pas le QG, mais d'ici on peut y aller, comme à plein d'autres destinations. De toutes façons, je suis grillé et eux aussi en ce qui me concerne."

"Votre masque ?" murmura-t-elle estomaquée.

Interloqué par les aveux top-secret au sujet d'un vieux projet militaire enterrée il y a bien longtemps.

"Captain Britain, mais pourquoi me parlez-vous de..."

A ces mots, elle se rappela les mots de la divinité électrique qui voulait lui donner le titre de Captain... Captain Britain.

*Mais quelle idiote ! Comment ai-je pu me faire avoir à ce point ? Comme si la Fée Électricité existait ! Une divinité choisissant, après un cérémonial ridicule soit dit en passant, des héros pour protéger la Terre. Notre gouvernement est tombé aussi bas ?*

Son questionnement intérieur lui fit rater une partie de la conversation.

Maître du Jeu2 a écrit:: "... l'air plus héros... barbouze... pas... confiance... on est ici à Point Zero, Greenwich...café londonien... point central du MI-13... surnaturels du pays... n'est pas le centre du Royaume-Uni... des Midlands... nœud mystique... téléportation magique est un art fragile, et vous avez fait foirer... C'est... le QG, mais d'ici on peut y aller... De toutes façons, je suis grillé et eux aussi en ce qui me concerne."

"La... magie ? Vous êtes sérieux ? Bon, bon, reprenons monsieur Ridley. Vous faîtes partit du MI13, mais depuis quand y-a-t-il un 13 ? Vous êtes un division du 5 ? Et quand vous dîtes qu'on peut y aller, vous voulez dire m'emmener dans la base ultra-secrète de ce fameux MI13 ?"

Courtney avait bien envie de tirer tout ça au clair de rerencontre cette "fée électricité".

"Avec tout ce qui s'est passé aujourd'hui, je ne me suis même pas présenté. Sid Ridley, je me présente, Civilian Electricity. Ce n'est pas mon vrai nom, enfin vous voyez ce que je veux dire... mon nom de super-héros."

Ridley fut pris d'un vieux rire rauque, franc et pourtant cynique.

"Division de MI-5? Ils aimeraient bien. Non, 13 est pour le domaine surnaturel. Comme c'est le meilleur budget, 5 et 6 ont fait tout leur possible pour le récupérer. Mais maintenant, je pense que c'est toutes les mêmes ficelles tirées par les mêmes gus. Gabriel était pas loin des marionnettistes, mais il nous dit jamais rien. D'ailleurs ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus." ajouta-t-il en pointant le casque au drapeau de son doigt noueux et musclé.

"Apparemment, vous ne savez vraiment rien de 13 ni d'aucun projet, Cap Britain compris. Étonnant. Vous pourriez être envoyé pour me questionner sur ce que je sais ou que j'ai pu deviner, mais si c'était le cas, je ne risque rien. Vu que je compte bien leur tirer la vérité, s'ils me chopaient c'est de toutes façons un sort affreux qui m'attend."

Quand la jeune femme se présenta, il hocha du chef.

"Civilian, hein? Personne n'est parfait. Enchanté."

Il avait l'air de tout sauf d'un homme ravi. Il enchaîna :

"Vous êtes marié? Je l'ai été. C'est ça de vivre vieux, longtemps. Moi je n'ai plus rien à perdre. Quant au moyen d'entrer au QG, c'est pas marrant pour un civil généralement."

Le vieillard, proche de la fin, retrouvait des manières de soldat de fortune et de stratège.

"Vu que je suis fini, je ne pourrai pas y aller. Il va falloir attendre que les gars viennent à ma recherche, et les utiliser pour prendre le passage."

"Vous me demandez si j'ai une femme ? Je portes un masque, vous croyez sincèrement que je vais vous répondre ? Vous ne voulez pas le nom de mes parents aussi ? Non mais..."

Civilian se tut, pataud, voyant l'homme qui était devant lui. Quel mal pourrait lui faire un vieil homme qui se lui-même disait fini ? Elle voulu enlever son casque pour au moins qu'il sache son véritable sexe avant de mourir mais se ravisa se rappelant des leçons de son père : ne jamais donner une information contre rien.

"Je suis prêt à vous faire confiance, dîtes-moi quoi faire. Un mot de vous et je les mets KO."

Le visage du vieux soldat passa par plusieurs couleurs à la réplique Civvy sur son identité.

"Bien, tu apprends vite. J'espère juste que tu ne deviendras pas comme eux."

Mais le héros lui montra tout son soutien, malgré son ignorance. Sid acquiesça :

"Tout ce qu'on a à faire, c'est de les attendre. Mais j'ai ma petite idée, pour peut-être les faire rappliquer plus vite." Il indiqua le bar de son index particulier, alors qu'un badaud ouvrait la porte pour aller se soulager. "Faire chauffer ma carte de crédit. Et puis, je ne m'en vais pas sans une bonne dernière cuite, de toutes façons ; je ne suis plus en service !"

Il quitta les toilettes, attendant de Civilian Electricity qu'il le suive. Il commanda un breuvage au nom inconnu de Courtney, aux consonnances sûrement soit galloises soit irlandaises.

Civilian suivi alors le vieil homme dans le bar laissant le champ de ruines derrière elle, sans rien dire. Puis elle s’assit sur un tabouret du bar, épuisé par la journée qui venait à peine de commencer.

Depuis sa renaissance, c'était la première fois que Courtney pouvait arrêter de courir, arrêter de penser à cent à l'heure à la recherche de solutions, se poser un peu pour souffler, se rappeler de l'enseignement de son père et utiliser ses merveilleuses inventions. Règle numéro un sur le territoire de l'ennemie, car après tout le MI13 n'avait pas vraiment donné des gages de bonnes fois pour le moment, ne pas se faire prendre. Il lui fallait donc s'assurer que ce n'était pas un piège. Le costume de Civilian n'avait pas à proprement parlé un détecteur de micros mais notre héros pouvait prendre le contrôle d'à peu près tous les objets électriques et l'électricité dans une certaine mesure. Combinant les deux, c'est à dire voir où sa personnalité pouvait se greffer, cataloguer des sources d'énergie et les ondes électromagnétiques, il espérait détecter les éventuelles machines de détections : micros, caméras...

"Je ne prendrais rien, je suis encore en service" dit-il.

Attendant le résultat de sa recherche, elle dit :

"Un de vos collègues a parlé d’anomalie, il a dit que j’étais une anomalie… Vous et votre équipe m’avez donc détecté. De plus, toute téléportation, enfin en théorie hier je ne savais même pas qu’elle était possible, laisse une trace d’énergie magique ou autre qu’ils ne tarderont pas de remonter. On est donc deux gros points lumineux sur le radar de votre am… collègue, ex-collègue. Ne faudrait-il donc pas leur tendre une embuscade plutôt que de leur donner une nouvelle façon de nous repérer ?"

Ridley le regarda de travers, et dit d'un ton cynique :

"Ecoutez, je suis vieux, usé, fatigué. Hier encore j'étais encore l'un des meilleurs agents sur le terrain de tout le 13. Là, tout ce que je veux c'est boire un hydromel troll pour la dernière fois, sinon je mourrai con et malheureux."

Il saisit le verre que lui tendait le barman, un homme d'une tenue tout à fait correcte. En fait dans le café, il y avait à peu près moitié de gens propres sur eux, pour la même proportion de types extrêmement bizarres.

"Si tu veux préparer une embuscade, à ta guise. Mais tu es tout seul, mon bonhomme."

L'analyse complète, Civilian ne détecta que les appareils normaux d'un petit café de capitale, caméras de surveillance comprises. Celles-ci étaient reliées à un magnétoscope qui faisait des vidéocassettes, lesquelles étaient uniquement utilisées en cas de litige par la police londonienne.

Courtney avait enfin la possibilité de réaliser son rêve, son aspiration la plus forte, voler et elle était coincé dans un bar alors qu'elle aurait pu être libre dans le ciel de Londres. Alors qu'elle rêvait du bleu infini, elle eu une idée saugrenues : * mais il me faut un permis et un plan de vol ? *

"Ils sont quand même pas très réactifs vos copains !" dit-elle suspicieuse. "Il faut qu'on déclenche une troisième guerre mondiale pour qu'ils réagissent ?"

C'était à se demander si elle n'était pas au courant de l'affaire du Crazy Gang... elle ne l'était pas mais se demanderais sûrement plus tard si ce n'était pas une coïncidence qu'ils apparaissent le même jour que lui, à quelques heures près.

*Bon le problème avec eux c'est qu'on ne sait pas où ils apparaitront et je n'ai pas de quoi créer un piège sans détruire le bar.*

Elle se tourna alors vers Sid et lui demanda, intriguée :

"Vous avez dit que j'ai 'fait foiré' votre téléportation. Je me demandais, est-il possible de faire foirer leur téléportation en les forçant à les faire atterrir où on veut comme créer des interférences ?"

Ridley regarda sa grande choppe avec envie, puis poussa un long soupir adressé à Civilian Electricity.

"A partir d'ici, c'est possible. C'est bien sûr illégal, et donc, tous les démons possibles et inimaginables déferleraient sur vous sans vergogne."

Il agita la tête en signe de dénégation. Il y avait une horloge, dans le fond du café. Une belle horloge stylisée en chiffres romains. Quelque chose n'allait pas.

Civilian se tut alors puis commença à tripatouiller dans ses commandes, augmentant et réduisant la portée et l'intensité de son champs de force, créant puis éteignant un champs électrique autour de lui déréglant les lumière et autres appareils électriques environnant. Un certain agacement commençait à poindre, elle avait certes la possibilité de tendre une embuscade mais elle ne connaissait pas l'endroit contrairement aux agents du MI13. De plus, elle ne savait pas où les prendre en embuscade, ne sachant où ils apparaitraient, ce qui pouvait leur donner un effet de surprise et enfin son allié ne servirait au mieux à rien et au pire le trahirait à la première occasion.

*Choses à faire après :

Maintenant trois possibilités s'offrent à moi :

*

Courtney arrêta alors de jouer avec les lumières puis se rapprocha du barman et lui demanda.

"Je ne veux pas paraitre suspicieux mais nous venons de détruire vos toilettes et de faire un esclandre dans votre établissement. De plus, ce cher monsieur vient de trahir des secrets d'états devant tout le monde et j'ai dans mes gants de quoi détruire vingt fois votre bar. Vous êtes sûrement habitués à voir des dragons et des magiciens selon ce vieux soldat mais quand même, je m'étonnes de ne pas vous avoir vu ou d'avoir intercepté un appel à la police ? Cette remarque liée au fait qu'il n'y ai personne dans le bar à part nous deux et lié aussi au fait que personne ne surveille un endroit aussi important me permet de faire la conclusion suivante : soit on me prends pour un idiot, soit il se passe quelque chose pas naturel et dans les deux cas je ne suis pas en position de force et mon temps de liberté se réduit de secondes en secondes. Alors répondez avant que je..." Hésitante, elle chercha dans bar quelque chose de valeur à détruire pour le faire parler puis continua "détruise cette superbe horloge qui doit valoir son pesant d'or."

Il y avait bien le risque de passé pour un fou paranoïaque mais dans ce métier seuls les fous paranoïaques survivent.

Le barman réagit vivement.

"Putain mais il est con celui-là ! Bousillé mes chiottes?! C'est sérieux? Agent, tu me le ramènes plus, celui-là!"

Il courut dans les toilettes et ressortit en jurant. Ridley, d'un coup, sembla percuter quelque chose. Il lâcha son verre. Il prononça sous sa manche une formule de téléportation pour les deux. Ils se retrouvèrent dehors, et virent arriver le Sid Ridley de quelques heures auparavant.

"Calme-toi, bleusaille. T'es vraiment une anomalie, tu as envoyé le système huit heures en arrière. Je me revois encore entrer dans ce café, avec le tenancier qui gueulait pour ses toilettes, et qui m'a mis dehors."

Civilian ne dit rien, elle réfléchissait à sa condition d'anomalie et à sa condition d'avant explosion.

*Dans une heure, Courtney Ross se lèvera, inconsciente de ce qui l'attends. Tandis que Civilian Electricity a cinq heures pour atteindre Oxford et empêcher ça et il a largement le temps.*

Il eu alors le sourire de celui qui allait une très grosse bêtise, une chrono-connerie et dit :

"Vu qu'on a bien huit heures devant nous avant qu'ils arrivent, j'ai deux trois, trucs à faire."

Le visage de Ridley sembla perdre plus d'une paire d'années.

"Mais, je ne suis pas encore un homme recherché! J'ai un peu moins de huit heures pour en découvrir plus sur le service et ses mystères. Je n'aurai qu'à revenir pour m'aider-non, je suis le moi en question, il n'y a pas de retour possible."

Il savait que dans quelques heures, son unité serait sur le pied-de-guerre pour dénicher le Crazy Gang, en vain.

"Je pourrais même surprendre le Gang. Alors, personne ne pourra me voir en deux endroits à la fois. Puis ils seront trop occupés par vous... Hum, rendez-vous à Barclays, ok ?"

Civilian commença se se soulever du sol, se préparant à empêcher sa naissance avant de se stopper ne comprenant rien de ce que disait le vieux fou.

"Je ne comprends rien de ce que vous racontez, vous pouvez aidés votre vous passé ou non ? Et c'est quoi ce gang ? Et pourquoi parlez-vous de la Barclays ?"

Avant que Sid n'ai eu le temps de répondre, elle eu un déclic, une révélation.

"Je n'existe pas encore" murmura-t-il avant de s'envoler et de le répéter en hurlant : "JE N'EXISTE PAS ENCORE !" outch ! chrono-mal de tête.

[on fait quoi que comment là ?]

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